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DE LA VILLE DE PARIS.
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CCL [CXCIX]. — Pour l
de la Ville et justice des aydes.
21 février i55i. (Fol. 214.)
Du samedi, xxi" jour de Fevrier mil vc cin­quante.
En assemblée le jour d'uy faicte, en l'Ostel de la Ville de Paris, de mess" les Prevost des Marchans, Eschevins et Conseillers de lad. Ville, pour adviser sur plusieurs urgens affaires d'icelle; en laquelle se sont trouvez, c'est assavoir :
Mons'' le Prevost des Marchans, m0 Claude Guyot;
Messrs Choart O, Lejay, Luillier, Eschevins;
Courtin, de Livres, Paillart, T. de Bragelongne, Bouchart, Larcher, Lelievre et Croquet, Conseillers de lad. Ville.
Après ce que mond. sr le Prevost des Marchans a proposé à lad. compaignée que, par deliberation du Conseil tenue en l'Ostel de ladicte Ville, le xxini0 Jourdé Novembre dernier passé, auroit entre autres choses esté conclud, advisé et deliberé que, pour le peril emynent où estoient et sont encores de present les maisons assises sur le Petit Pont, du costé d'a­mont l'eaue, il estoit neccessaire, actendu qu'il n'y avoit nulz deniers à lad. Ville pour y satisfaire, aller vers le Roy lui demander permission de prandre xii " livres tournois sur les plus valleurs des fermes venans à charge sur lad. Ville, pour le restablisse-ment et reffection desd, maisons de Petit Pont; et que, incontinant après icelle deliberation, le Roy envoya lettres missives à lad. Ville, par laquelle il mandoit à mess" les Prevost des Marchans et Eschevins d'icelle de incontinant l'aller trouver, la part où il seroit, pour respondre sur certains mémoires envoyez en court, touchant le faict des aydes engagées par le Roy à lad. Ville, et mesmes pour raison du bail des fermes, commençant le premier jour de Janvier dernier passé ;
Pour faire lequel voyage, auroit esté esleu au Bureau d'icelle Ville, mond. sr le Prevost des Mar­chans, pour y aller, garny des extraictz des re­gistres et choses neccessaircs à lad. responce; suy­vant laquelle eslection, seroit party le landemain, premier jour de Janvier, et seroit allé à Bloys, où estoit le Roy et son Conseil, auquel il auroit esté oy,.present le Receveur des aydes à Paris, qui au­roit escript led. memoire, et faict entendre et
monstré le contraire des impostures et calompnyes contenues oud. memoire. Qu'il seroit retourné, ayant satisfaict au Roy et Mess" de son Privé Conseil, et luy fut dit que le Roy estoit bien aise de congnoistre que icelluy Prevost des Marchans et les Eschevins estoient gens de bien, bons administrateurs et gou­verneurs de lad. Ville, loyaulx et fidelles, et comme telz s'en retournassent faire comme ilz avoient acoustumé ;
Après laquelle responce, remonslra led. sr Prevost des Marchans le peril emynent desd. ..maisons de Petit Pont,'dc sorte qu'il obtint provision dud. sei­gneur pour prandre lad. somme de xii " livres tour­nois sur lesd, plus valleurs des fermes venans à charge sur lad.Ville, adressantes à Mess" des Comptes, poul­les veriffier et allouer les deniers de la despence ès comples du Receveur de lad. Ville.
Après lesquelles lettres présentées à lad. Chambre des Comptes, auroient lesd, gens des Comptes or­donné par arrest que, avant que veriffier lesd, lettres, lad. Ville apporterait à la Chambre desd. Comptes les comptes du dommaine d'icelle Ville de dix années, pour, iceulx veuz, en estre ordonné comme de raison, chose de merveilleuse consequence pour lad. Ville, qui n'est moindre en auctorité'2', en ce qui concerne le faict politique d'icelles que Mess" des Comptes en ce qui leur touche, et n'avoient sur la ville aucune jurisdition ; ct quant ilz avoient voullu entreprandre quelque congnoissance sur le dommaine, elle leur avoit esté inlerdicte et deffendue, et fi toutes autres cours. Et ne recongnoist lad. Ville en ce regard su­perieur que le Roy, lequel s'est tant voullu fier lx son peuple, qu'il a donné à ceulx qui sont esleuz pour le gouvernement politique, non seullement la congnois­sance du dommaine de lad. Ville, qui est si petit et taut chargéde rentes qu'il n'y a pour satisfaire aux petites despences inopinées qui peuvent chascun jour survenir, mais aussi leur a laissé les clefz de la Ville, Ia garde, deffence et seureté de tous les habitans d'icelle, et seroit grant injure à iceulx gouverneurs d'avoir deffiance de leur administration touchant les comples, qui estoit la moindre charge qui leur estoit baillée, et que chascun congnoist la bonne
(') Le texte encore ici porte Cheran, faute de lecture évidente.
(2' A la marge, en regard de ce passage, une main du xvne siècle a inscrit ces mois : «L'authorité de la ville de Pari*.n